16 novembre 2012

Too drunk to fuck

Privée de sexe, les drosophiles mâles, sombrent dans l’alcool. C’est l’observation faite par une équipe de chercheurs de l’Université de Washington en mars 2012

La drosophile, la sympathique « mouche du vinaigre », qui vient se gaver de vos fruits frais dans la maison, est l’un des seuls animaux qui utilise véritablement l’alcool pour se soigner ! Une première utilisation connue de ces mouches est celle de désinfectant, extraordinaire n’est-ce pas ?

On sait aussi maintenant que les mâles peuvent compenser leurs frustrations sexuelles avec l’éthanol. L’expérience est assez simple : mettez un groupe de drosophiles mâles bien montées en présence d’un groupe de femelles prête à l’accouplement et un autre groupe de mâles tout aussi bien montés mais avec des femelles qui viennent d’être fécondées… On reprend chaque groupe séparément sans les femelles et au lieu de leur dire que ce n’est pas grave, qu’il y a plein d’autres mouches sur terre, on leur laisse le choix pour compenser leurs frustrations entre des fruits frais ou bien une nourriture mélangée à 15% d’alcool. Résultat, les mâles drosophiles frustrées, a contrario des autres, préfèreront se griller la cervelle avec la solution d’alcool.

Une question de récompense et de compensation

Que se passe-t-il dans le mini-cerveau de ces pauvres mouches ? C’est là que les choses deviennent intéressantes et dépassent l’anecdote. Il y a chez ces mouches une recherche de récompense. Cette recherche peut être activée par un neurotransmetteur nommé NPF, neuropeptide F. Les drosophiles soulagées ont un taux élevé de NPF dans le corps, contrairement aux frustrées qui elles, compenseront leur faible taux de naurotransmetteur F avec l’alcool. Cette étude ouvre des voies pour les recherches sur les dépendances chez l’humain puisque le système de récompense fonctionne en gros de la même manière, avec la version humaine du NPF, le neuropeptide Y. Ce dernier pourrait être impliqué dans les phénomènes de dépendance à l’alcool, le NPY est présent en doses moins faibles chez les personnes qui souffrent de dépression et de stress post-traumatique, situations prédisposant à des comportement addictifs.

Et pour le côté Rock’n’Roll

Malheur donc ! T’as pas su tirer ton coup, tu bois à cause de ta frustration ressentie par une insignifiante molécule neuropeptidique qui même si elle est Y, ne récompense pas le mâle qui sommeille en toi. Et puis, même si l’alcool c’est Rock’n’Roll baby, ça diminue aussi les performances sexuelles. Cercle vicieux.
Et c’est là qu’arrivent les Dead Kennedy’s avec leur grand classique pour bien commencer une bonne soirée rock entre mecs, bien arrosée d’alcool, Too drunk to fuck, de leur superbe album, le plus représentatif (je pense) de leur style punk hard-core californien , Give me convenience or give me death. Santé !

 

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