Ratage de science : c’est en sandalettes qu’il essaie de mettre 40 mentos dans 20L de soda
Encore un ratage de sciences d’anthologie : qui pourrait croire que cette expérience populaire du bonbon Mentos dans le soda puisse se terminer aussi mal ? Encore quelqu’un qui a eu de la chance après avoir essuyé une sacrée explosion !
En guise d’intro à son expérience devant sa bouteille remplie de 20 litres de Dr Pepper, il se contentera de dire « I take fourty mentos » (je prends quarante mentos), et puis, verse plus de la moitié de ses pastilles hors de la bouteille. Il a un sourire crispé, réalise deux pas maladroits et puis :
BOUM !
Le monsieur ne se rend pas tout de suit compte de ce qui est en train de se passer :

Et le Gif du moment clé, le moment où tout a basculé :
J’ai l’impression qu’il a même été soufflé par l’explosion, voyons le Gif au ralenti :
Alors, que s’est-il passé ?
Une nucléation, une réaction en chaîne (ni plus ni moins) et une tuyère trop étroite.
En ce qui concerne la nucléation, j’avais déjà expliqué le principe sur ce blog mais voici un petit rappel : lorsque l’enrobage du Mentos entre en contact avec le liquide, il se dissout, ce qui a comme conséquence de multiplier les centres de formation de gaz carbonique. En effet, pour passer de l’état dissout à l’état gazeux, le gaz carbonique a besoin de se « nucléer » autour d’une particule de matière, c’est la fameuse « nucléation ». Vu que l’enrobage du Mentos libère beaucoup de particules en même temps en solution, une grande quantité de CO2 gazeux est produite en un laps de temps très court ! En théorie, cela pourrait fonctionner avec n’importe quelle substance très soluble dans n’importe quelle boisson gazeuse, comme le sel dans la bière (version prolo) ou du sucre glace dans du champagne (version bling-bling).
Pour la réaction en chaîne… C’est en fait la seule explication que je puisse donner à la rapidité de la propagation de la nucléation dans la bouteille : les premières nucléations provoquent un changement brusque de pression dans la bouteille qui se propage en onde de choc ce qui provoque le passage subit d’une quantité exponentiellement plus importante au cours du temps (très court) ! Cette onde de choc provoque le passage subit du CO2 dissout en CO2 gazeux et…
…une tuyère trop étroite, le goulot de la bouteille, empêche la pression de s’évacuer suffisamment rapidement et la bouteille explose. Boum. Voilà.
Si le gars n’avais pas bougé ou si la bouteille s’était dirigée vers lui, il aurait pu recevoir un sacré coup… Mais ça n’est pas arrivé donc voilà, ça nous permet d’en rire un peu et surtout, d’en tirer une bonne leçon de science !
Vous voulez « énucléer » en toute sécurité ?
Comme ça je veux dire :
(Ça fait beaucoup de bouteilles et beaucoup de soda quand-même…)
D’abord, il faut le faire à l’extérieur, se munir de vêtements sales ou d’une blouse de labo, prévoir assez d’espace autour du lieu de l’expérience et porter des lunettes (pour se protéger les yeux pardi !)
Ensuite, vous suivez le mode op’ suivant :
Le jet de mousse (aussi appelé « Geyser »)
Matériel / Réactifs
- 1 bouteille de coca light
- 4-5 pastilles de Mentos
- Papier collant
Mode opératoire
Attacher les pastilles de Mentos avec le papier collant de manière à ce qu’elles puissent passer d’un coup et toutes ensemble dans la bouteille de Coca. Ouvrir la bouteille de Coca, laisser tomber le paquet de pastilles Mentos dans la bouteille. S’écarter avec prestance. Observer le jet de mousse qui peut atteindre, selon les experts, trois mètres.
Remarque : si vous ne désirez pas vous encombrer avec du papier collant pour coller les Mentos, il existe sur le marché un « kit geyser » pour Mentos et Coca… Mais où va le monde ?

Oui mais… Rien de vous dérange ?
Au-delà de la partie technique du ratage, il y a 20 litres de Dr Pepper, plein de bouteilles en plastique, des Mentos gâchés… Avant d’expérimenter, il faut vraiment savoir ce qu’on veut observer, tester, apprendre. Dans ce cas je doute que le gars en sandalettes avait un but plus précis que mettre beaucoup de Mentos dans beaucoup de soda pour voir ce que ça allait donner. Donc :
Expérimentez bien ! (Mais pas bêtement.)
Ah ! J’en profite : j’ai ouvert un courrier des lecteurs alors, si vous avez des questions de science barrée (ou pas) je veux bien tenter d’y répondre, lâchez-vous dans les commentaires ! Je répondrai par une compilation de réponses tout aussi loufoques que vos interrogations !

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