Lagrenouille

Des crottes de gorille sur le chemin

Rencontre avec des crottes de gorille des montagnes (Gorilla beringei ssp. beringei) lors d’une ardue ascension du volcan Bisoké au Rwanda.

Voir des gorilles, le rêve. J’avoue que même en voir leurs traces me rendrait heureux ! Alors, j’avais un peu de peine à croire que, dans la boue qui rendait l’ascension de ce Bisoké, volcan du parc si bien nommé « des volcans » au Rwanda, j’apercevais un semblant de traces de doigts de primates. Un Gorille des montagnes serait-il passé par ici ? Je me dis que je suis en train de projeter mes désirs sur ce volcan qui ressemble de plus en plus à un tas de boue au fur et à mesure de l’ascension.

Aux alentours des 3500 m d’altitude, je tombe sur un buisson de ce qui ressemble fort à des mûres. La tentation est assez grande d’en cueillir pour y goûter… Le guide, blasé de ces touristes qui crachent leurs poumons de citadins me confirme que ces fruits, qu’il nomme « black berries » sont comestibles. Les fruits sont froids, légèrement acides, rafraîchissant ! Juste ce qu’il fallait à ce moment de l’ascension, un moment gustatif inoubliable.

Rubus sp. Eric Leeuwerck CC NY-CB

Mais un détail me surprend à côté de ce buisson de ronces, l’herbe couchée, des fruits cueillis en nombre avant moi… Je ne pense pas que beaucoup de personnes se seraient amusées à manger ces mûres. Alors, qui a fait ça ?

Herbes écrasée par des gorilles à côté d’un buisson de ronces ; Eric Leeuwerck CC NY-BC

La réponse ne tardera pas à venir quelques dizaines de mètres plus moins sous forme de crottes, et des grosses, 20 cm de diamètre ! Remplies de fibres végétales, en les ouvrant (avec un bâton, je vous rassure) j’ai pu y distinguer des restes de mûres ! Le guide me confirme que ce sont de excréments de gorilles. La classe !

Crottes de Gorilla beringei ssp. beringei, mont Bisoké ; Eric Leeuwerck CC NY-BC

 

Excréments de gorilles avec présence de Mûres ; Eric Leeuwerck CC NY-BC

Donc oui, des gorilles sont bien passés par là ! Gorilla beringei ssp. beringei. Les mâles au dos argenté ont rendu célèbre cette espèce, qui a bien connu Diane Fossey et se retrouve actuellement classée en « danger critique d’extinction » selon la liste rouge de l’IUCN…  Tout report de leur présence, même sous forme de crottes est utile et important et en plus, c’est une évidence du rôle des gorilles dans la dispersion des mûriers dans la région. J’assume ainsi mon devoir de naturaliste citoyen.

Le chemin vers le sommet du volcan continue, le rythme est plus ménagé. Le sommet du Bisoké culmine à un peu moins de 3700m avec à son sommet un lac, magnifique. De l’autre côté du cratère, le Congo. Il serait facile de passer la frontière, d’un côté comme de l’autre si ce n’est les militaires Rwandais, armés de leurs mitraillettes qui nous accompagnent… Officiellement, ils sont là pour empêcher les attaques de buffles de montagnes (j’en ai vu des crottes aussi) mais les dangers doivent être plus diversifiés et humains que ces pauvres buffles…

En faisant attention, j’ai pu remarquer la présence de traces de gorilles des montagnes aussi bien presque au sommet du volcan jusqu’à sa base. Et la base du volcan, ce n’est plus le parc… La limite entre le parc et les terres agricole est, depuis les hauteurs, comme tirée au cordeau… Une limite bien ténue pour une espèce menacée d’extinction.

Une limite ténue entre le parc des volcans au Rwanda et les terres agricoles ; Eric Leeuwerck CC NY-CB

Et les gorilles ne sont pas à l’abri, hors du parc, du mécontentement des agriculteurs qui pourraient s’en prendre à eux. Cependant, cela arrive rarement au Rwanda ; du moins, il me semble. En bas du volcan, les Gorilles sont attirés par les jeunes pousses d’eucalyptus, « chocolate for Gorilla » me dit le guide. Quand je lui demande si il y a des conflits entre les agriculteurs et les gorilles, sa réponse reste évasive.

Après ce genre de randonnées, je suis toujours respectueux de cette nature conservée, de ces guides investis dans leur cause et très patients… Impressionné par ces militaires à qui j’ai du mal à faire sortir un sourire (sauf quand je me gamelle dans la boue et que je sors un juron). Et puis, il y a toujours cette sensation que j’ai du mal à exprimer, une sensation amère d’avoir eu le privilège de visiter un endroit protégé aux allures tellement exceptionnelles qu’il en prend des dimensions éphémères.

Bisoké depuis les champs de Pyrèthre ; Eric Leeuwerck CC NY-BC

 


L’énergie, concrètement, c’est quoi ?

On entend parler d’énergie, de joules et de calories, de travail et tout cela. Ok, ça marche pour les chimistes et les physiciens. Mais concrètement, dans la vie de tous les jours, la vie des vrais gens, l’énergie, c’est quoi ? Explications. 

« Barre Ovomaltine, c’est d’la dynamique ». Ça ne vous dit rien cette publicité ? Regardez-donc ici :

On y voit un Monsieur en pleine activité de montagne, qui a besoin d’une recharge énergétique pour son corps. Il a faim. Il a besoin d’énergie ! Sous forme d’une barre chocolatée. (Oui, l’énergie ça peut se manger aussi). Cette barre chocolatée est sur le point d’exploser comme de la dynamite (c’est ce qui arrive d’ailleurs) et donc oui, la nourriture contient de l’énergie ! Bon, ok, votre assiette ne va pas exploser sous l’action de votre fourchette, mais quand même, votre corps trouvera le moyen de sortir cette énergie pour vous faire péter d’activité !

C’était la parabole de l’Ovomaltine et de la « dynamique de l’effort » 🙂

Mais revenons-en à mon explication sur l’énergie.

 

Une histoire de Joules

L’énergie est la capacité d’un système à fournir un travail, comme un déplacement par exemple ou un effort. L’énergie s’exprime en Joules (J). 1KJ = 1000J

Vous avez entendu parler du Watt ? C’est l’unité de mesure de la puissance, la vitesse de l’utilisation de l’énergie. 1 Watt, c’est donc un joule par seconde. Une lampe de 40W consomme 40 joules par secondes.

Un joule, c’est aussi soulever une masse de 100g (comme une pomme) d’une hauteur de 1 mètre.

Un joule, c’est approximativement l’énergie investie dans une requête Google…

Comment les scientifiques ont-ils déterminé que le Joule était le Joule ? En utilisant une référence arbitraire : l’énergie qu’il fallait pour augmenter d’un degré un litre d’air.

 

Et les calories alors ?

C’est une autre mesure de l’énergie : c’est la quantité d’énergie nécessaire pour augmenter un litre d’eau d’un degré. Une calorie est égale à 4,18 joules.

En chimie, biochimie et en physique, on utilise en général le joule comme unité de mesure de référence. Cependant, le grand public est plus habitué à utiliser la calorie pour mesurer les quantités d’énergie.

 

Mais chez les êtres vivants, elle est où l’énergie ?

Elle est contenue dans la matière organique, principalement dans la catégorie des molécules que l’on appelle les glucides, connus aussi comme les sucres ou les « oses ».

Prenons le cas du glucose : C6H12O6. Le glucose est composé de liaisons covalentes c’est-à-dire, une liaison chimique dans laquelle les électrons sont mis en commun entre deux atomes. Ces électrons sont très mobiles et donc, très énergétiques : c’est dans ces liaisons qu’est contenue l’énergie de la molécule de glucose.

Le glucose réagit avec une molécule fortement électronégative (c’est-à-dire qui a tendance à s’accaparer les électrons au sein d’une liaison chimique) comme l’oxygène par exemple. Quand l’oxygène se rapproche du glucose, il prend les électrons des liaisons entre les atomes du glucose. Les molécules vont se casser et les électrons des atomes vont aller se coller à l’oxygène. Dans les molécules nouvellement formées, H2O et CO2, les électrons sont collés à l’oxygène, beaucoup moins mobiles et donc moins énergétiques. Ou est passée l’énergie des liaisons des atomes du glucose ? Elle a été libérée dans le milieu et récupérée par l’organisme :

C6H12O6 + 6O2 –> 6CO2 + 6H2O + ENERGIE

Respiration = oxydation métabolique du glucose par l’oxygène

Enfin, quand on parle d’énergie accumulée dans un système ou une molécule, on parle d’énergie potentielle, qui peut se libérer à un moment donné pour fournir un travail. Le glucose a une énergie potentielle chimique élevée (et le fait de faire bouger des électrons est un travail aussi).

Une mole de glucose (180g), c’est quelle quantité d’énergie potentielle ?

C’est 2871 joules.

Quand on mange, notre corps s’approprie cette énergie potentielle, il l’utilise pour maintenir notre corps à 36,5°C (en moyenne), pour bouger, activer nos neurones, et tout et tout !

Le glucose n’est pas la seule molécule à contenir de l’énergie, des molécules plus longues et plus complexes, plus difficiles à casser, peuvent servir de réserves d’énergie potentielle. Le corps s’appropriera l’énergie de ces molécules petit à petit, en fonction de ses nécessités.

Et comme chute pour l’article, je n’ai rien d’autre en tête que « PAF » ou encore « BOUM » !

Euh, pardon…


Au Rwanda, l’opération de biodiversité numérique « J’emporte mon arbre »

Un projet pédagogique de sensibilisation à l’érosion de la biodiversité ? Ça se passe à Kigali. Nos arbres seront abattus ? Peu importe, on les emportera avec nous.

L’école belge de Kigali va déménager, le site sera très certainement détruit, les arbres abattus, le terrain nivelé… Bref, tout ce qu’une urbanisation moderne exige. L’école va bouger, mais on ne pourra pas mettre nos arbres dans des caisses de déménagement. Alors quoi, on en reste là ?

Mais bien sûr que non ! Avec certains professeurs, nous avons décidé d’emporter nos arbres avec nous ! « J’emporte mon arbre« , est un projet pédagogique de sensibilisation à la biodiversité qui implique aussi bien les plus jeunes élèves que le plus grands ados boutonneux. Les buts du projet sont de mieux connaitre la biodiversité végétale de notre école et ensuite, de prélever graines et boutures afin de sauvegarder et replanter une belle partie de notre patrimoine biologique sur le nouveau site de l’école.

Le projet, qui est déjà bien avancé, se déroulera en plusieurs phases :

  • D’abord, les élèves de quatrième secondaire ont pris le temps de connaître les plantes de l’école belge pour réaliser des fiches de présentation et des anecdotes de végétaux choisis. Parallèlement, une base de donnée de photos des végétaux de notre école a été constituée sur iNaturalist et continuera à être complétée par les élèves de sixième secondaire pour le cours de biologie. Aussi, une clé de détermination facile a été rédigée par mes soins et est disponible pour reconnaître la plupart des végétaux du site.
  • La deuxième partie du projet, qui a déjà commencée en janvier, avec Madame Wendy et ses élèves de morale, consiste à collecter des pots, des graines et plein de boutures. Le tout sera placé dans une pépinière (une pouponnière pour végétaux) sous la vigilance et l’amour des élèves.
  • La troisième étape, non planifiée encore, sera de replanter les arbres sur le site de la nouvelle école ! Mais avant cela, il nous restera encore pas mal de chemin à parcourir… Mais nous sommes optimistes, les arbres vaincrons !

Tu veux avoir un aperçu de la diversité biologique à l’Ecole Belge de Kigali ? Jette un coup d’œil à la classification facile ou encore à la base de données photos sur iNaturalist.

Tu es toujours sceptique ? Lis-donc ceci : L’arbre pris en photo ci-dessous, c’est Kigelia africana aussi appelé « l’arbre à saucisses » (oui, c’est son nom vernaculaire, ses fruits ressemblent à des saucisses) :

Sur iNaturalist, un gars (qui se révèle être chercheur à l’Institut Max Planck à l’Institut d’Écologie expérimentale) me signale que les fleurs de l’arbre à saucisses sont pollinisées par Eidolon helvum, la roussette paillée, une chauve-souris frugivore qui réalise de spectaculaires migrations entre les zones humides et la savane. Cette roussette est à deux doigts de se retrouver sur la liste rouges des espèces menacées de l’IUCN.

L’arbre lui-même a été planté il y a plus de trente ans. Ses parents se trouvent dans le Bugesera, ils n’ont pas été plantés puisque ce sont les survivants d’une époque où les arbres à saucisses étaient dispersés naturellement grâce aux éléphants : ils mastiquent les coques et en libèrent les graines. Sans cette aide, les semences de l’arbre à saucisses pourrissent à l’intérieur du fruit. Tout se tient. Pourquoi est-ce qu’on ne retrouve presque plus de Kigelia africana au Rwanda ? Parce qu’il n’y a presque plus d’éléphants.

Nous, « on emporte nos arbres », on se chargera des graines de l’arbre à saucisses (on ne devra pas les manger et les récupérer après, euh, comment dire, un processus digestif, il faut juste les sortir de leur coque), on tentera de perpétuer le cycle, un tout petit peu plus. On cultive des végétaux, mais c’est surtout de l’espoir que l’on fera pousser.

 

 

 


« J’emporte mon arbre » : la classification

Cette page est une clé de détermination et une classification des végétaux de l’Ecole Belge de Kigali dans le cadre du projet pédagogique « j’emporte mon arbre ». Tu veux en savoir plus sur ce projet ? Rendez-vous ici !

Donc, « j’emporte mon arbre avec moi » mais j’aimerais quand même savoir lequel ?! Cette clé de détermination facile reprend la plupart des végétaux de l’Ecole Belge de Kigali. Comment ça fonctionne ? Les végétaux qui se ressemblent sont classés en groupes qui sont eux-même divisés en plus petits groupes de végétaux qui se ressemblent encore plus. A la fin, les critères devenant de plus en plus précis, on arrive à la description d’une plante en particulier. Si tu ne t’es pas trompé, c’est peut-être l’arbre ou la plante dont tu cherches le nom ! (Tu peux ensuite cliquer sur l’image de la plante en fin de classification et tu tomberas sur une description plus complète sur iNaturalist.)

Commence donc par le début (la racine de la classification) : commence par cliquer sur ce qui se rapproche le plus de la plante dont tu voudrais connaitre le nom.

Si tu ne veux pas te creuser la nénette à chercher les différents critères et cliquer sur les groupes, tu peux aussi simplement « scroller » jusqu’à ce que tu trouves l’image de la plante que tu cherches… mais ça prend plus de temps.

Voilà, amuse-toi bien !

GROUPE A – JE RESSEMBLE À UN PALMIER

GROUPE B – JE RESSEMBLE À UNE HERBE

GROUPE C – JE RESSEMBLE À UNE PLANTE GRIMPANTE OU RAMPANTE

GROUPE D – JE SUIS UNE PLANTE SUCCULENTE, À LATEX, SÈVE VISQUEUSE, CORIACE

GROUPE E – JE SUIS UN ARBRE

GROUPE E – JE SUIS UN ARBUSTE (parfois taillé en buisson)

GROUPE G – JE SUIS UN ARBRISSEAU OU UN SOUS ARBRISSEAU (BUISSON)

GROUPE A – PALMIERS

GRAND PALMIER
Palmier royalRoystonea sp. :


Palmier datierPhoenix sp.


 

PETIT PALMIER
Cycas du JaponCycas revoluta


GROUPE B – HERBES
GRANDES TIGES
Bambou – Bambusa sp. (vulgaris dans ce cas-ci)


HERBES EN TOUFFES
Lys du NilAgapanthus praecox


 Odeur citronnée ;

CITRONNELLECymbopogon citratus


Papyrus Cyperus alternifolius


GROUPE C – PLANTES GRIMPANTES

ARISTOLOCHE Aristolochia sp. (elegans dans ce cas-ci)


Anthurium sp.

Lys de Malabar ; Glorieuse superbe – Gloriosa superba


GROUPE D – PLANTES SUCCULENTES

Si ce n’est pas ça… :

…alors essaie ceci…

FurcraeaFurcraea sp.


AloesAloe sp.


…ou encore ça :

DracaenaDracaena sp.


PapayerCarica papaya


FiguierFicus carica


CaoutchoutierFicus elastica


EUPHORBES

Euphorbe candélabreEuphorbium candelabrum


Faux cactus Euphoribia sp.


Étoile de Noël / PoinsettiaEuphorbia pulcherrina


Arbre corailJatropha multifida


Epine du ChristEuphorbia milii


FAMILLE DES APOCYNACEAE

ThevetiaCascabela thevetia


Pervenche de MadagascarCatharantus roseus


Laurier roseNerium oleander


GROUPE E – GRANDS ARBRES

CONIFÈRES

Longues aiguilles pendantes, « siffle » lors de grand vent ;

Filao Casuarina equisetifolia :


Feuilles réduites en aiguilles petites et épaisses ;

Araucaria Araucaria sp. (RIP) :


FEUILLES COMPOSÉES
FEUILLES COMPOSÉES PALMÉES

Schefflera sp. :


FEUILLES COMPOSÉES PENNÉES
BIGOGNACEAE

LA SUITE DE LA DÉTERMINATION PEUT SE FAIRE GRÂCE À LA COULEUR DES FLEURS

Fleurs de couleur bordeau, les fruits forment de longues saucisses ;

Arbre à saucissesKigelia africana :


Fleurs bleues

JacarandaJacaranda sp. :


Fleurs rouges, orange ;

Tulipier du GabonSpathodea campanulata :


Fleurs jaunes ;

Markhamia lutea :


APPARENCE D’ACACIA

Acacia d’Abyssinie ;

Acacia abyssinica (RIP) :


Arbrisseau ;

Faux-mimosaLeucaena leucocephala :


Albizia ;

Albizia sp. :


FEUILLES SIMPLES
TRONC RIDÉ

Fleurs constituées d’étamines rouges rassemblées pour former une sorte de brosse ;

Goupillon / Brosse à BouteillesCalistemon citrinus :


AvocatierPersea americana :


Feuilles avec des sortes de « dents » sur le limbe ;

Maesopsis sp. :


Très commun le long des routes ;

Chêne soyeux d’AustralieGrevillea robusta :


TRONC LISSE

SI CE N’EST PAS CECI (TRONC UNIQUE)… :

Branches au port étalé ;

TerminalierTerminalia mantaly :


…OU ÇA… :
Feuilles bilobées, en forme de « pied de chameau » : Bauhinia. Fleurs jaunes , fleurs roses ?
Bauhinia tomentosa :
Bauhinia variegata :

…ALORS ESSAIE CELA (TRONC MULTIPLE OU DIVISÉ À PARTIR DE LA BASE) :

Fruits foncés en forme d’olives allongées, petites fleures blanches à forte odeur agréable ;

IntoboOlea hochstertteri :


Produit des figues ;

FiguierFicus carica :


Murier blanc (même si les fruits ne sont pas blancs) ;

Morus alba :


F – ARBUSTES (même si parfois taillés en buissons)

SI TU NE TROUVES PAS TON BONHEUR AVEC LES DESCRIPTIONS CI-DESSUS, ALORS REGARDE CI-DESSOUS :

HibiscusHibiscus sp. :

Trompette des angesDatura suaveolens :


GrenadierPunica granatum :

CitronnierCitrus aurantifolia

VERBENACEAE
MitamtamLantana camara


Vanillier de CayenneDuranta erecta


MYRTACEAE
Cerisier de CaynneEugenia uniflora


GoyavierPsidium guajava


Rince bouteillesCallistemon citrinus


CaoutchoutierFicus elastica


GROUPE G – ARBRISSEAUX ET BUISSONS
GROS BUISSONS
BougainvillierBougainvillea sp. :


CamelliaCamellia sp. :


FiguierFicus carica :


CaféierCoffea sp. :


Laurier roseNerium oleander :


Trompette des angesDatura suaveolens :


Amaranthaceae sp. :


PETITS BUISSONS
Queue de renardAmaranthaceae sp. :


Groseiller du CapPhysalis peruviana :


Pervenche de MadagascarCatharanthus roseus :



Le cerveau qui drague

La drague ? Noooon ! Pas ça ! J’aurais même accepté de parler politique, mode ou pire encore : foot ! Mais pas la drague ! Je sors mon fouet à clou (oui, un seul clou, je suis un tout petit peu sado). Mais au fait, comment ça se passe la drague dans le cerveau ?

Voici mon problème. Il fut un temps où la présence d’une personne de la gente féminine à moins de trois mètres de moi provoquait l’effet suivant (et ce n’est pas ce que vous croyez) : une énorme montée d’adrénaline.

« L’adrénaline est sécrétée en réponse à un état de stress (…), entraînant une accélération du rythme cardiaque, une augmentation de la vitesse des contractions du cœur, une hausse de la pression artérielle, une dilatation des bronches ainsi que des pupilles.

Elle répond à un besoin d’énergie, par exemple pour faire face au danger.« 

(Merci wikipedia)

J’avoue que ce n’est pas sexy comme entrée en matière et encore, je vous épargne les passages sur la sudation excessive. Mais voilà, j’ai été une personne très timide et la drague pour moi, c’est un sujet difficile à traiter. C’est pas que j’y connais rien en drague, je sais tous les petits trucs et astuces mais quand on a un système limbique qui s’affole, la théorie de la drague reste de la théorie.

Système limbique ? Je m’explique. Avoir de la conversation être sûr de soi, être émotif ou pas, avoir confiance en soi, tout ça, c’est dans la tête. Et notre cerveau, il est dans notre tête (si si, je vous assure !), il dialogue constamment avec lui-même, entre trois parties qui ont chacune leur personnalité :

cerveau
Le cerveau des émotions en très très simple – Rock’n’Science

Le tronc cérébral, qui se comporte un peu comme un homme préhistorique. Il agit à l’instinct et gère des choses telles que l’instinct de survie, et… l’instinct de reproduction. C’est lui qui estime quel prototype de partenaire sexuel est potentiellement « bon » ou « pas bon » (selon ses propres termes).

Le cortex qui est une sorte d’intellectuel, doué de logique et de rationalité, il passe son temps à observer, interpréter, anticiper. Il communique sans cesse ses observations aux autres parties du cerveau.

Enfin, et c’est lui qui m’a causé des problèmes en tant que timide, le système limbique a la personnalité d’un type hyper-sensible et agit comme un lanceur d’alertes.

Les dialogues entre ces trois compères peuvent prendre la forme de :

  • « Ah ? une femme ! Observe Cortex, elle a l’air jolie mais elle est un peu loin, vous en pensez quoi les gars ?  »

Tronc Cérébral, aux rustres habitudes préhistoriques fait remarquer qu’elle a l’air « bonne » car elle a de « bonnes loches », ce à quoi le cortex répond que « ce n’est pas comme ça qu’on va aborder la dame. »

Mais Tronc Cérébral persiste :

  • « Bonne ».

Afin de tempérer, Cortex remarque que, puisque la connaissance populaire stipule « bien de loin, loin d’être bien », un rapprochement physique serait nécessaire. Et là, le système limbique se fait remarquer.

  • « Quoi ? Se rapprocher ? Mais… elle va nous voir !
  • Tranquilou Limbique ! Rétorque Cortex, c’est pas comme si on la draguait, on se rapproche pour voir si elle vaut la peine d’être draguée, c’est tout !

  • Ouais c’est ça ! Mate et drague mon gros, lance Tronc Cérébral, ce gros rustre !

  • Mais enfin, s’indigne Cortex, quelles manières !

  • C’est comme ça que j’ai survécu à tous ces millions d’années gros naze, lui répond Tronc Cérébral !

  • ARRÊTEZ TOUT DE SUITE DE VOUS DISPUTER ! »

Limbique est au bord de la crise de nerfs et le « baltringue va ! » lâché par Tronc Cérébral n’arrange rien et ce, malgré les informations rassurantes de Cortex :

  • « Alleeeeeez quoi ! Elle a l’air sympa ! Elle ne va pas nous manger, on ne drague pas une zombie bouffeuse de cerveau !

  • Oui mais c’est une femme ! Elle peut se moquer de nous et on va se taper la honte !

  • Mais elle est peut-être gentille, on n’en sait rien !

  • Belle paire !, fais subtilement remarquer Tronc céphalique.

  • Une belle paire de quoi ?, demande Cortex.

  • Et en plus elle a de belles paires ?, s’inquiète Limbique. Ça veut donc dire qu’on n’est pas les seuls à vouloir la draguer ! Elle va nous jeter des pierres et se moquer de nous ! Et tout le monde aussi va se moquer de nous ! Ce sera notre suicide social de draguer cette fille ! Oh putain ! Je flippe les gars, JE FLIIIIIIIIIIPE !

  • NOOOON, crie Cortex, n’appuie pas sur le bouton !

  • FEEEEEESSSSSSSSEEEEEEES ! (Tronc céphalique)

  • Ok ! Je panique !

  • NOOOOON !

  • CUUUUUL !

  • Ne fais pas ça, pas sur le bouton ! PAS L’ADRENAL …

  • … TROP TAAAAAARD !

Et à ce moment, le corps tout entier se figea. Les paupières de l’œil gauche, mues par un spasme, donnèrent à l’individu tout entier un air niai, bête. Les auréole commencèrent à apparaître au niveau des aisselles. Le corps tout entier fit demi-tour, la queue mue entre les pattes.

Jeff Ikapi, cerveau
Conflits cérébraux et drague – Merci Jeff Ikapi pour le dessin !

Qui a connu ça ? Lève les bras en l’air ! Ah non, on peut pas, on a des auréoles en-dessous des bras.

En tous les cas, moi j’ai connu ça. Même pire. Ado, des filles se sont moquées de mon comportement « bizarre », de mon allure de « geek », et ont affirmé avec de stupides complices bêtes et méchants (des ados quoi) que j’étais moche et con. Le système limbique étant également le siège de la mémoire émotionnelle accumule ces informations et plus ça se passe mal, plus il intègre l’information que « draguer = honte ».

Alors, comment s’en sortir ?

Ce n’est évidemment pas une recette universelle, chacun trouvera le moyen de s’en sortir (la timidité n’est pas une fatalité) mais partir de son contexte, se forcer à se confronter à des situations nouvelles aide pas mal : on augmente les chances d’accumuler des expériences positives. Et le système limbique s’en souviendra, il aura moins peur de situations répétées positivement comme être en présence d’une fille et d’avoir une chouette conversation avec elle, se marrer pour des conneries, être complices.

Pour ma part, ma solution a été de prendre mon sac à dos après mes études et de partir. J’ai rencontré plein de gens et j’étais obligé de parler avec eux, de nouer des contacts, même avec de belles filles et ça s’est très souvent bien passé ! Il m’est même arrivé de me faire draguer (ouais, c’est ça, fais le malin !).

J’ai longtemps pensé que la sélection naturelle aurait raison de ma lignée et de sa timidité… Je me dois de vous l’avouer mais, c’est après mes vingt ans que j’ai eu ma première petite amie. Mais voilà, j’ai réussi à rencontrer une personne que j’arrive à faire rire, malgré tout ce qu’elle a vu et vécu. Et pour ma part, j’arrive à lui montrer que je me sens bien avec elle.

C’est important de montrer qu’on se sent bien.

Ce sera ma conclusion et mon seul conseil de drague.


Dr Dre n’aime pas les youtubers scientifiques

Depuis quelques années, j’anime une modeste chaîne youtube de science parmi une joyeuse communauté de youtubers scientifiques. Mais certaines de mes vidéos se sont vues réclamer des droits d’auteurs, et pas des moindres !

Et qui me réclame des droits d’auteurs ? Eh bien Kurt Cobain – que je croyais mort, les Red Hot Chili Peppers, Dr Dre, Kyuss, Rage Against the machine, groupes desquels je mettais quelques courts passages musicaux…

Mais voilà. Quand je dis que ma chaîne est modeste, je veux dire que mes vidéos dépassent rarement les 300 vues ! A part une exception pour une vidéo à 3416 vues, mais c’est une sex tape. C’est dire si, avec une sex tape j’arrive à cartonner ! J’ai 65 gentils abonnés et même 3 likes sur une vidéo ! Trop content. En plus de cela, mes vidéos ne sont pas monétisées. Pourquoi me réclamer des droits d’auteurs ? Pourquoi est-ce que ces mastodontes s’en prennent à moi et mes petites vidéos que je fais pendant mes quelques heures libres pour rigoler avec des amis et des élèves ?

Pourquoi tant de haine ?

Pendant un petit temps, je me suis dit que j’allais laisser couler mais je me suis rendu compte récemment que Youtube avait imposé des restrictions sur la diffusion de mes vidéos sujettes à réclamations de droits d’auteurs… C’est malin. Alors, j’ai pris le taureau par les cornes et, comme je ne voulais pas me faire molester par les avocats de Dr Dre, entre autres, j’ai changé les musiques… J’ai opté pour les refrains, libres de droits, proposés par youtube.

Alors, voici les changements.

La fameuse vidéo où je me suis mis à dos Red Hot Chili Peppers et Dr Dre. Un bon métal apaisera tout ce tumulte mercantile pour une expérience de gaz enflammé dans un tube transparent :

« Breed » de Nirvana a été remplacé par « Takeoff » de Ethan Meixsell, au moment ou un professeur allume un fumigène en classe pour illustrer l’état gazeux dans cette vidéo sur les états physiques de la matière, un « harlem shake physico-chimique » :

J’ai remplacé « freedom run » de Kyuss par une chanson pour enfants afin d’illustrer une neutralisation acido-basique.  C’est du plus bel effet :

Et enfin, dans cette vidéo, les Skatalites en leur « guns of navarrone » ont laissé place au non-moins excellent « sax attack » de Dougie Wood, impeccable pour illustrer une vidéo de catapultes :

Bon ! Voilà ! J’espère que je suis en ordre et que les gros bras du star-system ne viendront pas débarquer avec des machins et des brols juridiques et tout ça car moi, je me lance sur la voie du succès – vous pouvez aller voir mes autres vidéos si vous voulez, et puis, paraît-il, les youtubers scientifiques francophones – videosciences – ont le vent en poupe, hasta la vista baby !

(« Hasta la vista baby », mais quelle chute minable !)


Un monument est tombé – partie 2

[Reportage] L’immense acacia tombé dans la cour de récré de l’Ecole Belge de Kigali nous réserve encore quelques découvertes. Suite de notre recensement de biodiversité d’urgence, avec Naznin Jinah et Thibaut Sixela comme photographes attitrés.

Ce post fait suite à la première partie du monument qui est tombé.

L’acacia ralentit sa croissance lors de la grande saison sèche, ce qui est visible sur une coupe de tronc. Les cernes sombres sont les saisons sèches subies par l’arbre. Une saison sèche par année donne, si on compte les cernes de croissance, une idée de l’âge de l’arbre : aux alentours de 50 à la base du tronc. Et pour le comptage, nous avons été aidés par une araignée crabe qui, lorsqu’elle est à l’affût, place ses pattes antérieures comme…

…un crabe ! Une fois qu’un petit insecte s’approche d’elle, elle l’attrape et n’hésite pas à le poursuivre si nécessaire !

Cernes de croissance et araignée crabe
Cernes de croissance et araignée crabe

La coccinelle, insecte prédateur également, a son plat préféré : les pucerons. C’est d’ailleurs à cet effet que la coccinelle est utilisée en lutte agricole biologique.

Coccinelle
Coccinelle, Epilachna spp.

Après la reproduction, la mante religieuse femelle mange son « ex ». Sympa. Ce repas nuptial lui permettra de pondre ses œufs dans une réserve de nourriture qu’elle a elle-même fabriqué. Cet ensemble, c’est l’oothèque. Dans la photo ci-dessous, les bébés sont déjà sortis il y a, houlala, belle lurette !

Oothèque de mante religieuse
Oothèque de mante religieuse

Pour poursuivre dans la reproduction, il y a certains insectes qui profitent des tissus végétaux pour y créer un abri pour leurs œufs. Après que les insectes aient pondu dans les tissus végétaux, la plante s’adapte et forme ce genre de tissus en boule :

Cocon végétal
Cocon végétal

Et à l’intérieur, ça donne ça : on y distingue les petites loges.

Cocon végétal : vu de l'intérieur
Cocon végétal : vu de l’intérieur

En en parlant d’œufs, si on retrouve ça, des œufs de gecko, eh bien, il doit y avoir…

Oeufs éclos de geckos
Oeufs éclos de geckos

…ça :

Gecko, Hemidactylus spp. (mabouia ?)
Gecko, Hemidactylus spp. (mabouia ?) Focus sur ses pattes !

Un gecko ! Focus sur ses pattes, dont la structure particulière lui permet de rester collé sur les murs et les plafonds des maisons, sur les troncs et les branches, la tête à l’envers. Un magnifique insectivore. Mais ce qui nous a surpris sur cet individu, c’est sa queue, observez-bien :

Gecko à la queue qui repousse
Gecko à la queue qui repousse

Elle est effectivement amputée, mais elle repousse ! Si vous avez déjà essayé d’attraper un animal pareil, vous tenterez sûrement de l’attraper par la queue, comme la plupart de ses prédateurs d’ailleurs ! Le gecko a développé une tactique assez particulière : si on lui attrape la queue, elle se détache ! Un sacrifice qui lui permet de fuir pendant que l’ennemi se concentre sur le bout de chair gagné. Cependant, le gecko a besoin de ce bout de queue pour lui donner de l’impulsion pour ses déplacements, alors elle repousse. C’est ce que l’on peut observer là, le petit moignon de queue qui commence à repousser tout à l’arrière de la bête. Et pour les âmes sensibles, le gecko ne souffre pas quand il est comme ça entre mes doigts.

Et finissons par une jolie image d’un mille-pattes sur une coupe de tronc.

Millipède, mille-pattes
Millipède, mille-pattes

Malheureusement, la vraie fin sera celle là. Et ce sera la « chute » de l’article aussi…

Découpe de l'Acacia
Découpe de l’Acacia


Florian Kaptue est un extraterrestre

Florian Kaptue, notre frère de plume et de clavier nous a quitté subitement. Étais-ce vraiment un accident ? Une analyse objective révèle le contraire : Florian a décidé de partir parce que c’était un extraterrestre et qu’il avait fini sa mission sur terre.

A l’annonce du décès de Florian Kaptue, notre frère de plume et de clavier à mondoblog, j’étais évidemment incrédule. Non, Florian ne peut pas mourir, pas lui, pas dans un accident de la circulation ! Pas après avoir passé cette formidable semaine avec les mondoblogueurs à Dakar !

Là, il faut que je m’ouvre une bière pour accuser le coup. Je commence à réaliser. La vie tient à tellement peu de choses. Le dernier contact que l’avais eu avec lui était une conversation messenger brève du genre « bonjour Eric, bonjour Florian, alors depuis le Sénégal, tu te portes bien ? (…) » je voulais répondre plus tard. Flemme. Procrastination. Tout moi ça. Et puis voilà, je n’ai plus personne à qui répondre. On croit qu’on aura le temps, mais la mort est là pour nous rappeler que non, on a pas tout notre temps. Je devrais me rappeler de ça tous les jours d’ailleurs. J’ai failli mourir plusieurs fois, dans un accident de circulation entre autres, avec ma femme, freins du bus qui lâchent, tonneaux… Et puis aussi, je ne sais par quelle chance, j’ai survécu à ma naissance, rien que ça, les docteurs ont réussi à me sortir alors que mon cœur avait arrêté de battre.

Ma bière est déjà bien entamée. Mon cerveau carbure. Florian préférait le vin. Lors de son vol retour vers le Cameroun, sa terre natale, Ecclesiaste Deudji nous raconte qu’après avoir eu beaucoup de peine à mettre sa ceinture, Florian boit un verre de trop et se met à crier aux hôtesses « je veux rencontrer le pilote ! Je veux rencontrer le pilote ! »

Et puis, il y a l’article étrange que Florian a publié sur son blog, ce troublant « Comment j’ai pu assister à mes obsèques« , dans lequel il explique qu’il a rêvé qu’il décède dans un accident de la route… Vraiment troublant.

Je m’ouvre une autre bière.

J’adore l’amertume.

Moi aussi j’ai rêvé de la mort. Pas de ma mort en particulier, mais de la mort. Je venais de passer par une période difficile. Deux mois auparavant, je retrouvais ma collègue et voisine pendue chez elle. Mon rêve était la fin, selon moi, de mon processus de deuil, le signe que j’avais encaissé le choc de cette rencontre macabre. Dans mon rêve, je percevais la mort comme l’absence de conscience, la perte des souvenirs. L’inconscience d’être. En me réveillant, en me rendant compte que j’étais vivant, je pris une forte inspiration, énorme et bruyante, comme un retour à la vie je suppose… Je voulais dire à ma femme que je l’aime et serrer mes enfants dans les bras. Ma femme n’était pas d’humeur, mon fils devait faire pipi et ma fille voulait rester avec sa maman. J’étais de retour à la vie.

Et puis, je me rappelle de Florian. Quels souvenirs est-ce que j’ai de lui ? Son regard fixe. Son cahier A4 avec couverture en carton dont il ne se séparait jamais. Sa posture avec un bras dans le dos qui tenait l’autre au niveau du coude. J’avais eu quelques conversations avec lui, mais elles avaient toujours été étranges. Florian était un type étrange. D’un coup, l’évidence me frappe l’esprit :

Florian était un extraterrestre.

Que je m’explique. Sa manière étrange de parler n’était pas uniquement liée au fait qu’il était camerounais… Quand il se déplaçait, ses jambes n’avaient pas l’air de bouger car oui, Florian se déplaçait par téléportation. S’il ne se téléportait pas, il marchait très lentement, car, je suppose, la gravité devait être moins forte sur sa petite planète. J’ai aussi le souvenir que, lorsqu’il voulait venir vers moi pour me parler, il commençait d’abord  par me regarder fixement de loin, sans expression sur le visage. Une fois que je détournais mon attention de lui, il se retrouvait tout à côté de moi, de manière instantanée ! Oui, il se téléportait, j’en suis sûr à présent. Il était venu en mission de très loin pour observer les humains. Toutes ses observations étaient consignées dans son fameux cahier cartonné de format A4 dont il ne séparait jamais. Il y notait des adresses principalement, de ses contacts terriens.

Son regard fixe. Florian fixait des yeux pour tenter une communication télépathique avec ses interlocuteurs terriens. Je pense cependant qu’il s’est vite rendu compte que nous étions d’une intelligence inférieure à ses congénères extraterrestres. D’où venait-il ? Il est parti sans nous le dire.

Vous pensez probablement que je délire avec cette histoire d’extraterrestre ? Eh bien non, je n’exagère pas, ce n’est pas que la bière, j’ai des preuves concrètes, regardez cette photo, analysée par les soins de la science :

Florian

A première vue, on pourrait croire que c’est Ecclésiaste l’extraterrestre, mais les apparences sont trompeuses (il est pire que ça !). Regardez les regards étonnés des personnes de la photo, ils sentent quelque chose. La personne de droite en particulier pointe du doigt un phénomène paranormal, un « orb », ces sphères qui apparaissent sur la photo, pointées avec des flèches. Quelle est la seule personne qui ne s’étonne pas de la situation ? Florian, avec son regard assuré, c’est lui qui est à l’origine de ce phénomène paranormal !  Alors voilà, si avec une preuve pareille vous n’êtes pas convaincus que notre camarade était un extraterrestre, eh bien alors, en vérité je vous le dis, je suis le fils du Pape !

J’ai aussi analysé son texte prémonitoire sur son blog qui annonçait son départ… Dans son texte, Florian explique qui suite à son rêve, il décide d’aller avec son grand-père Wabo Toyontue consulter un voyant, Tamuedjou, dans sa case sacrée. Tamuedjou, à entendre le rêve de Florian explique que « il faut faire vite sinon notre petit-fils -Florian- sera victime d’un accident qui est un signe annonciateur du déluge (…) ». Le jour où j’ai appris la nouvelle, le Rwanda, mon pays de résidence, venait d’être victime de terribles pluies diluviennes. Les glissements de terrains ont été dévastateurs. La prophétie du rêve de Florian s’est réalisée. Comment tout cela est-il possible ? La seule explication rationnelle : Florian Kaptue était un extraterrestre.

Florian, mon humour et ce post, c’est ma manière de te rendre hommage. Je sais que tu aurais apprécié. A ta manière cependant…

Tu sais que je ne crois pas en Dieu, ni au paradis et encore moins à l’enfer. Je crois en la bonté de l’Humain. Tu étais quelqu’un de bon, je le sais. Je ne sais pas sur quelle planète tu te reposes actuellement après ta courte mission sur terre, mais je te souhaite d’y rencontrer toute la paix de notre magnifique univers.

Au revoir Florian.


Un monument est tombé – partie 1

[Reportage] En arrivant  ce 27 avril à l’Ecole Belge de Kigali, je découvre une scène pour le moins singulière : des élèves contemplent, comme si ils avaient devant eux une baleine échouée, l’immense acacia écroulé la nuit même dans la cours de récré. Ce sera l’occasion de faire un cours d’écologie et quelques photos pour une sorte de recensement de biodiversité d’urgence.

élèves acacia

Kigali est en pleine mutation. Une urbanisation effrénée a malheureusement raison des vieux arbres de la ville. A l’Ecole Belge, notre vieil acacia (Fabaceae spp.) a préféré rendre les armes par lui-même. Suite à une forte pluie, la terre ramollie ne lui a probablement plus apporté le soutien nécessaire et l’immense arbre est tombé. Heureusement qu’il n’y avait personne en-dessous à ce moment là !

Mais il faut avouer que l’occasion est trop belle, la plupart des organismes vivants qui vivent sur ce genre d’arbre son visibles dans leur partie aérienne ! Maintenant écrasé au sol, toute cette vie grouillante sera plus facile à observer, avant que tout l’arbre ne soit débité et évacué. Alors voilà, avec les élèves de S6, nous en avons profité pour faire notre cours d’intro à l’écologie, voici ce que nous y avons appris. Merci à Naznin et Thibaut pour les photos !

Commençons par les mousses et les lichens.

mousse lichen
Mousse et lichen sur le tronc
lichen
Lichen
Mousse sur le tronc

Quand on parle d’écologie, on parle d’écosystèmes. Un écosystème, c’est une communauté d’organismes vivants en interactions entre eux et avec les composants non-vivants de l’habitat. Souvent, on imagine les écosystèmes comme d’immenses ensembles tels que une forêt, ou une mare. En réalité, l’image qui correspond le mieux aux écosystèmes est une fractale, un ensemble qui se divise en parties qui se divisent en parties, qui se divisent et qui se divisent en parties jusqu’à l’infiniment petit :

Exemple d'image de fractale
Exemple d’image de fractale, https://desracinesetdesailes.files.wordpress.com

Prenons la surface de la terre, ses êtres vivants et l’ensemble des leurs habitats, c’est la biosphère. Cette biosphère est elle-même subdivisée en biomes, un ensemble d’écosystèmes sous un même climat, la savane par exemple. Cette savane regroupe différents écosystèmes en fonction de leurs habitats : près de l’eau, dans une marre, sur un plateau herbeux. Dans ce dernier, on retrouve des arbres adaptés à passer plusieurs mois avec très peu d’eau : les acacias. De part ses branches, ses feuilles, l’ombre qu’il procure, l’humidité qui peut s’y accumuler, l’arbre recèle une infinité de micro-conditions très variées dans lesquelles les organismes vivants y trouvent leur compte. Les mousses en sont un bon exemple et constituent à elles-seules de véritables écosystèmes aussi ! Elles grouillent de micro-organismes observables au microscopes, bactéries, protozoaires, petits pluricellulaires tels que nématodes, tardigrades, aoûtats, qui vivent dans un environnement humide et riche en matière organique : le buffet est ouvert !

Les lichens eux, c’est une symbiose entre un champignon et une algue. Ils sont très sensibles à la pollution atmosphérique, leur présence révèle donc une excellent qualité de l’air à Kigali ! Malheureusement, cela est en train de changer.

Les fourmis et les termites sont essentielles pour le maintient des écosystèmes : ils récupèrent et recyclent la matière organique. De plus, avec leurs galeries  et structures en terres, elles apportent une foule de minéraux aux plantes du secteur.

fourmis
Les fourmis tentent d’évacuer au plus vite leurs œufs et pupes
Reste de nid de fourmis
Restes de nid de fourmis
Structure en terre, reste de présence de termites
Structure en terre, vestige de présence de termites

Beaucoup de papillons ont été observés. Pour rappel, il est interdit de les tuer ou de les prélever pour collections, beaucoup d’espèces sont menacées.

Papillon, Acraea spp.
Papillon, Acraea spp.
Papillon, Colotis spp.
Papillon, Colotis spp.

Les cétoines sont de gros insectes caractéristiques de l’Afrique de l’Est, ils sont communs dans nos jardins, à se reposer ou butiner sur les fleurs.

Cétoine
Cétoine, Pachnoda spp.

Les carabes sont des coléoptères prédateurs, ils se nourrissent d’insectes et autres arthropodes plus petits qu’ils chassent.

Carabidae spp.
Carabidae spp.

Les Ptyelus sont des sortes de cicadelles. Ce qui est remarquable avec cet insecte, est son camouflage sur sa partie supérieure ; dans un feuillage, il passe totalement inaperçu !

Ptyelus spp.
Ptyelus spp.

Le même Ptyelus, typique d’Afrique de l’Est, mais vu de face : sous son thorax, on observe son organe piqueur suceur, qu’il utilise pour aspirer la sève des plantes. C’est un parasite des végétaux.

Ptyelus spp.
Ptyelus spp.

Les Syrphes, contrairement à ce qu’on pourrait penser sont des mouches ! Ces insectes sont capables d’effectuer des vols stationnaires. Et cette coloration du genre « attention, je suis peut-être une abeille qui pique » leur permet de ne pas se faire embêter par les prédateurs habituels des mouches. C’est le mimétisme batésien.

Une mouche !
Une mouche !

Et puisqu’on voit les feuilles de l’Acacia, profitons-en pour un petit focus. Pour éviter de perdre trop d’eau quand il fait chaud, les pétioles des feuilles se replient sur elles-même.

Feuille d'acacia qui réagit à un stress hydrique
Feuille d’acacia qui réagit à un stress hydrique

Nous avons encore pu observer plein de choses, à découvrir la semaine prochaine sur ce même blog, ne ratez pas le rendez-vous !

A bientôt…

tree down giant


Quelques perles d’examens

Les examens de bio et chimie sont enfin corrigés à l’Ecole Belge de Kigali en cette session de Noël 2015. Place au rire, place aux perles d’élèves !

De retour de Dakar après une semaine exceptionnelle entouré de mes formidables collègues mondoblogueurs et l’atelier des médias de rfi, il aura fallu que je me replonge dans unes de mes dures réalités : la correction d’examens… (c’est ici qu’on peut enchaîner avec « at my job » des Dead Kennedys)

Mais heureusement, qui dit examens dit aussi perles d’examens ! Allez, voici la récolte de cette session de Noël.

Sur une feuille de brouillon d’un examen de bio, l’osmose est une grande source d’inspiration !

L'osmose provoque beaucoup d'enthousiasme
L’osmose provoque beaucoup d’enthousiasme

Chez cet élève, il y a un lobe du cerveau qui est soumis au contrôle parental. « C’était plus facile à retenir que pariétal » m’a-t-il à la vue de la correction.

Le lobe (contrôle) parental
Le lobe (contrôle) parental

Le cerveau toujours, avec sa nouvelle fonction « régulation du temps ». Trop cool ! Je veux la même appli sur le mien !

Le cerveau régule le temps
Le cerveau régule le temps

Chez cet élève, les synapses prennent un étrange aspect d’extra-terrestres !

alien
Les synapses sont des aliens

Et entre temps, ma fille prend le contrôle du bic 4 couleurs pour faire les corrections à ma place.

Des corrections enfantines
Des corrections enfantines

Le classique des classiques chez les profs de bio ! Les oreillettes du cœur qui deviennent… Des oreilles.

Les oreillettes transformées en oreilles
Les oreillettes transformées en oreilles

Quand on a pas son matériel à l’examen, il faut se convaincre que la réalité, en fait, c’est une grosse connerie subjective !

vert rose
La réalité, c’est pas assez cool

Ici, tranquille, l’élève modifie les données de l’énoncé pour trouver la réponse qu’il veut à sa manière… En fait, face à une question à laquelle il ne sait pas répondre, l’élève utilise une tactique classique : tenter d’embrouiller le prof avec des, comment dire, des trucs.

Et on modifie l'énoncé !
Et on modifie l’énoncé !

Cette élève-ci n’a vraiment pas peur ! Et relève des défis pas possible !

Les parisiens sont gentils sur papier
Les parisiens sont gentils sur papier

Et enfin, le meilleur pour la fin : une super bonne blague ! Une blague à caractère scientifique donc oui, parfois, ça fait un peu « private joke ». Ceux qui ne comprennent pas la blague peuvent poliment faire semblant de rigoler.

Les gaz nobles peuvent être pétés
Les gaz nobles peuvent être pétés

Voili-voulou les loulous ! Les perles de la session Noël c’est fini chez Rock’n’Science!

On se retrouve en juin 2016… Allez, patience !